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Poser des mots, versifier ou proser mes maux
24 février 2015

Tueurs en série : texte et slam

Cher lecteur,

C'est aujourd'hui un texte engagé que je vais publier. Dans ce texte je compare les soucis de nos vie gâtées avec ceux qui n'ont vraiment pas de chance. Ceux pour qui la vie n'offre que peu d'espérance, de l'autre côté de la pauvreté. Je me révolte aussi ici contre nos petits actes malsains quotidiens, qui cautionnent le malheur de millions d'être humains.

La musique est signée François Baudry au piano, et Corentin Ricordel à la guitare, deux très bons potes avec qui on travaille sur le prochain slam que tu découvriras plus tard.

 Tueurs en série a été écrit en avril 2013 et mis en musique en juillet de la même année.

2 citations accompagnent ce dernier :

"Les deux tiers des enfants du monde meurent de faim, alors même que le troisième tiers crève de son excès de cholestérol."

Pierre Desproges

"L'écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l'environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux."

Nicolas Hulot

 

Tueurs en série...

 

 

 

On est beaux nous les petits occidentaux,
Toi, moi, eux et mes potos, on est de vrais bourreaux
On se plaint longuement de nos petits maux
On est tristes, énervés, on se fait de vieux os

Mais pourtant... On se plaint nous les chanceux
Nous les complices de tous ces assassins, ces merdeux
L'huile de Palme, l'exploitation d'hommes au Brésil ou au Sri Lanka
On y détruit droits humains et naturels pour grossir à coups de cuillères de Nutella

On laisse les lumières allumées,
On laisse le chauffage le temps d'aérer
Seul le fric peut changer les façons de penser
Pendant qu'en Afrique, on pollue des fleuves entiers, à coups de pétrole raffiné

On est des tueurs en série,
Complices de crimes, de destructions de vies
Pour avoir nos fringues ou nos portables
Et continuer à chier dans de l'eau potable

Mon dieu, pauvre France face à la crise
As-tu seulement conscience de ces peuples et cette planète que tu martyrises ?
Les choses commencent à peine à bouger
Qu'on recule à coups de «j'veux pas trop payer

Alors je suis pour le maintien du nucléaire»
Imbécile tu tues ta chère Terre, et dans 30 ans ça te coutera cher
Le démantèlement de cette énergie qui entraine tellement de dégâts
De maladies, à coups de Tchernobyl, ou de Fukushima

Les autres on s'en branle, on veut garder notre pognon
On veut toujours plus de consommation
Pour avoir nos fringues et nos portables
Et continuer à chier dans de l'eau potable

On s'indigne devant une défaite de l'équipe de France
On s'en fout de ces gamins du tiers-monde et de leurs carences
Pendant qu'on se plaint de cet arbitre là
Des hommes meurent à coups de malbouffe ici et de famine là-bas

On gueule et on klaxonne dans les bouchons
On oublie toutes ces femmes victimes de persécutions
La mère au foyer qui prend une baigne par-ci par-là
Ou celles qu'on enferme à coups de burka

Ce qu'il se passe autre part ?
Rien à foutre, c'est pas nos histoires,
Tant qu'on peut acheter nos fringues et nos portables
Et continuer à chier dans de l'eau potable

Ça nous énerve en soirée de pas avoir de lit
Pendant que des gamins cultivent du riz
Ou du cacao qui nous donnera une crise de foie
Quand on se gavera à coups de Granolas

On a le seum quand on diffuse pas notre série
Pour nous parler de la guerre et des morts en Syrie
D'ailleurs ils font monter l'addition à la station
En se rebellant à coups de révolutions

On préfère qu'ils restent muselés
Pour que ça nous coute moins cher de polluer
D'acheter nos fringues et nos portables
Et de continuer à chier dans de l'eau potable

On en veut pour cette disserte à la prof de philo
C'est chiant ça fait moins de temps passé avec les potos
Et pendant ce temps on pense pas à ces enfants de Chine
Qu'on exploite à pas cher à coups de "boulots" a l'usine

On veut s'amuser en soirée, on veut fumer du pylon
On lâche du pognon aux dealers pour le chichon
Derrière ça, on paie des réseaux de prostitution, de trafic d'armes
Des gens qui à coups d'attentats ne sèment que des larmes

On est des tueurs en série,
Complices de crimes, de destructions de vies
Pour avoir nos fringues ou nos portables
Et continuer à chier dans de l'eau potable

Alors voilà, à chaque instant, chaque moment, on se plaint
On trouve notre lot de malheurs quotidiens
Mais on a la chance de pas crever de faim
On se lamente quand même avec nos chagrins

Nous, véritables complices du Malin
La caution de millions d'actes malsains
Maintenant qu'on est dans le contexte
Je me plains de nous avec ce texte

Nous les enfants riches de cette douce France
Tous des tueurs en séries qui sont en trans
Devant les nouvelles fringues, les nouveaux portables
Nous, qui osons chier dans de l'eau potable

 

 

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