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Poser des mots, versifier ou proser mes maux
16 février 2015

3h et demie, insomnie : j'écris

Je sais pas lecteur si ça t'arrive à toi aussi de bonnes grosses insomnies, moi oui.

Un texte écrit à la veille de mes 18 ans, le 11 décembre 2013.

J'aime citer des citations, elles définissent une partie de ma réflexion. Elles permettent de se rendre compte qu'on est pas seuls dans notre cas.

 

"La poésie vit d'insomnie perpétuelle"

René Char

"Souffrant d'insomnie, j'échangerais un matelas de plumes contre un sommeil de plomb."

Pierre Dac

 

Insomnie

Je sens que ça va être une petite nuit

Elle est encore là, au rendez-vous cette foutue insomnie

J'en ai marre de passer mon temps à me retourner

Je connais le matelas par cœur, chaque centimètre carré

 

Toujours à l'heure ces maudites questions

Ces innombrables interrogations

Sur moi, sur elles, sur le sens de la vie

En moi : le bordel, comme toutes les nuits

 

Quand est-ce que je vais dormir ?!

Quand est-ce que ces pensées vont finir ?

Je sais bien qu'il faut pas se faire tant de soucis

Mais j'y peux rien moi, je suis comme ça, c'est ainsi

 

"Merde pour demain j'ai pas fait mes devoirs"

"Est-ce qu'avec cette fille il y a vraiment aucun espoir ?"

"Mes potes me manquent, je veux les voir"

"Est-ce que la vie ne dépend que du hasard ? "

 

C'est la même chose de soir en soir

La même attente, une fois dans le noir

Le même énervement de minutes en heures

Ce scénario j'le connais presque par cœur

 

Je pense à ma vie, à ce qui pourrait la rendre meilleur

Cette impression d'être sur la mauvaise voie

Ce sentiment de pas faire les bons choix

Douter, douter, seul, il est plus de 3 heures

 

Une envie particulière : tout envoyer chier

Une envie qui date pas d'hier, mais je le ferais jamais

Tenaillé entre plusieurs façons de penser, d'avancer

Au final je bouge pas, j'ai l'impression de reculer

 

Ça fuse dans ma tête, la machine ne s'arrête pas

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de moi ?

Est-ce que je vais enfin vouloir faire des choix ?

Oppressé, accablé, trop pressé, pas câblé, comme une télé qui marche pas

 

"No signal" j'attends pourtant une indication

Un signe, un indice pour orienter ma réflexion

Une aide, ou de quoi bien réfléchir mon orientation

J'attends, comme une cocotte minute sous pression

 

Écrire, écrire, ça permet de relâcher la vapeur,

Dormir, dormir, il est presque quatre heures

Respire, respire, y a pas de quoi avoir peur

Patiente, patiente encore un quart d'heure

 

Ces nuits blanches sont les plus noires

Mais feront partie de ton histoire

Elles t’empêcheront des choix faits au hasard

Mais pour être en forme demain, c'est déjà trop tard

 

Bitch d'insomnie, t'as gagné, s'il te plait reviens pas demain soir...

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